j'avais 17 ans quand je suis tombée enceinte sous pilule contraceptive d'un jeune homme avec qui j'avais une relation sérieuse mais depuis peu de temps. Je décide d'avorter car sans nouvelles de lui depuis l'annonce de ma grossesse. Je pensais que mes études étaient là chose la plus importante.
Un an plus tard je rencontre un homme. Je tombe enceinte rapidement et nous voulons le garder : aucun doute, nous l'aimons déjà plus que tout. Ma belle famille me met la pression, menace mon copain de le mettre dehors car il est sans emploi (en apprentissage). Nous tenons tête. Mon copain était paniqué (il avait 22 ans) et m'a dit du jour au lendemain : « il faut que tu avortes ». Il était très froid, complètement manipulé par sa famille.
J'ai donc avorté non pas pour moi… mais pour lui ! Je suis devenue un zombie, je ne souriais plus. J'avais déjà vécu ça un an avant. Je ne voulais plus le revivre... ce bébé ne voulait pas se « décrocher » après la prise du cachet. Coïncidence? Je ne crois pas ... Puis vient la nuit de douleurs extrêmes... de contractions. Et je l'ai perdu à l’hôpital. Mon copain m'accompagnant toujours car c'était sa décision. Peu de temps après j'ai fini hospitalisée en psychiatrie et j’ai perdu plus de 10 kg. Et fait une tentative de suicide: ce bébé me manquait beaucoup. J'avais peur pour ma relation. Pour mon premier avortement, je ne m'y attendais pas et j'ai eu déjà des séquelles psychologiques et non pas physiques. Disons que j'y pensais régulièrement. Je me suis sentie coupable de la mort de mon bébé même sous pilule. Je n'allais plus étudier. J'ai fait une dépression et perdu l'appétit donc énormément de poids. Je me suis renfermée, je n'en parlais pas. Je pense bien que c'est cela qui m'a manqué et le planning familial ne m'a jamais aidé. Je suis sortie de l'hôpital grâce à mon homme actuel qui a compris mon histoire et qui a su me rassurer.
Pour mon deuxième ivg, ce bébé était pourtant attendu. Mes douleurs physiques étaient bien là, (saignements, contractions, beaucoup de sang et d'énormes maux de ventre) d'autant que l'embryon ne se décrochait pas. J'ai pris les cachets et après une demi-journée à l'hôpital je l'ai perdu. Je suis restée plus longtemps car je saignais énormément et ensuite mes règles étaient très douloureuses.
J'ai voulu faire un enfant "de suite" avec mon homme car en plus nous avons eu l'appartement 2 semaines après l’ivg ! Comprenez ma douleur face à la situation ! Et cette douleur morale s'ajoutait à celle de mon précédent ivg ! Mais personne ne la comprenait : toujours un manque d'appétit et un refus de parler. On me prenait pour une dingue. Ayant voulu tomber enceinte rapidement, mon corps n'acceptait plus de bébé. Mon utérus étant fragilisé, et ma fertilité réduite par l'avortement qui est quelque chose d'agressif pour le corps. (C’est décrit dans le papier que l'on signe avant d'avorter de toute manière…). J'ai eu de la tension également et les tissus du placenta qui ont eu du mal à se former pour ma grossesse. J'ai attendu un test positif pendant plus 1 an et demi ! J'étais prête à faire des tests de stérilité. Aujourd’hui je suis maman d'un petit Swann de 3 mois. Swann qui veut dire cygne. La symbolique de toute cette histoire. Mon plus beau cygne. Souvent, je pense à ce bébé qu'on voulait ; et je regrette ! Surtout quand un bébé est désiré ou accepté, ne laissez personne entraver votre décision ! Je pense que c'est une chance d'avoir eu un bébé après 2 ivg. Pour les séquelles, elles peuvent être terribles menant jusqu'à l'infertilité. Aujourd'hui ma mère est la plus heureuse des mamies. Ma belle famille aussi, mais je trouve cela hypocrite. Pourquoi ? Parce qu’ils sont la raison de mes cicatrices sur les bras suite à mon hospitalisation et de la perte de mon ange ...
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Laura 21 ans
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