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Myla 17 ans, IVG médicamenteux a 14 ans

Myla  16 ans, ivg a 14 ans

 

J'avais 14 ans,  j'étais en seconde, j'avais rencontré un garçon plus âgée que moi (16  ans) dont je suis tombée très amoureuse. C'était mon premier amour. Après plusieurs mois nous avons commencés à avoir des rapports sexuels. A cette  période, je ne prenais pas de pilule contraceptive, alors nous nous  protégions avec des préservatifs. Je n'aimais pas trop ça, ça me faisais mal, je ne profitais pas vraiment de nos moments. Le 14 février, jour de la St. Valentin, jour des amoureux nous nous sommes  retrouvées, nous avions fait l'amour, j'étais tellement  amoureuse. Tellement amoureuse que je ne voyais pas le danger, j'ai retiré  le préservatif. Quelques temps plus tard, je me suis rendue compte que j'avais un retard de  règles. Mais n'ayant pas un cycle très régulier, je ne me suis pas plus inquiétée que ça. Un vendredi après-midi n'ayant pas cours, une amie inquiète d'être  tombée enceinte, me demande de l'accompagner au planning faire un test. Pour  "rigoler", je me suis dis que moi aussi j'allais en faire un. La gynécologue  m'explique donc qu'il est trop tôt pour fait un test urinaire alors me  prescrit une prise de sang. Entre temps, j'appelle mon copain et lui explique ce  que je fais. Le pauvre, étant issue d'une famille musulmane, on ne lui avait  jamais parlé de tout ça, il était perdu. Alors, je lui ai expliqué qu'il  n’avait pas à s'inquiéter que je faisais qu'un simple contrôle. Deux jours plus tard, accompagnée de mon amoureux, je me rends au cabinet afin  de pouvoir avoir le résultat de cette prise de sang. Nous lisons le papier  que je comprends comme négatif ! Soulagés ! Le weekend passe, reprise des cours, mardi, mon copain tombe, il se fait un  traumatisme crânien, il est conduit à l'hôpital. Mercredi, je vais le voir  à l'hôpital, il est encore à l'ouest  à cause du choc. Je passe l'après  midi avec lui. Nous rigolons sur le fait qu'il aurait pu être papa, nous  parlons de la façon dont on aurait élevé notre enfant. En fin d'après-midi, je quitte l'hôpital et prend le bus. Appel :"bonjour mademoiselle, Mme xxxx gynécologue au centre de planification, nous  avons reçu les résultats de votre prise de sang...""Je les ai eu aussi, c'est négatif, c'est bien ça?""Ah non , mademoiselle vous êtes enceinte, et pas qu'un peu! Venez vendredi au  planning..!" J'en revenais pas, j'étais choquée, j'avais une énorme boule dans la gorge,  j'ai eu envie de pleurer, j'avais peur, je ne comprenais pas. J'ai appelé  mon copain encore à l'hôpital je lui ai dis, il n'y croyait pas, il est resté sans voix.

Nous sommes allés au planning dans les jours qui suivaient, nous  étions d'accord que « si jeunes nous ne pouvions pas assumer un enfant ». J'ai  demandé au médecin d'informer ma mère parce que je ne me sentais pas  capable de lui annoncer, mais je ne pouvais pas vivre cette étape de ma vie  sans elle. Elle n'a pas mal régis. Elle a été là pour moi. Les procédures ont été rapides, mon copain m’a soutenue, ma mère était  là, mes amis était là pour moi. Durant ce début de grossesse, je mangeais énormément de bonbons et de Mac do. Tout le monde essayait de me faire  plaisir et de s'occuper de moi. Finalement, je commençais à m'habituer d'être habitée, je réfléchissais et j'avais envie de le garder, je touchais sans cesse mon ventre, je voulais finalement garder ce bébé. Mais  je le savais, j'étais bien trop jeune pour l'assumer, alors j'ai suivie la  procédure, je suis allée à l'hôpital, accompagnée de ma maman, j'y suis  allée en pleurant, je n’avais pas envie qu'il parte, je voulais le garder avec  moi, je sentais que c'était la fin et j'en étais triste. J'ai pris les  médicaments, et perdu beaucoup de sang. A chaque caillot de sang, j’avais  l'impression de perdre le bébé.

Quelques jours plus tard, au lycée, j'ai senti qu'un truc n’allait pas. J'ai  couru aux toilettes et ça y est, il était la. Au fond de ma culotte...  C'est fini pour de bon. 1 semaine plus tard, j'ai eu d'énormes contractions. J’ai extrêmement  souffert, je suis retournée à l'hôpital et ils m’ont retiré les quelques  "morceaux" restant. C'était vraiment fini. Quelques temps plus tard, mon copain m'a annoncé que c'était fini, j'étais  toujours folle amoureuse de lui. Il m'a expliqué qu'il aurait voulu me  quitter avant, il en avait le désir depuis longtemps mais qu'avec tous ces  événements, il n’avait pas osé.
Je me suis sentie mal, j'ai eu le sentiment qu'il était resté avec moi par simple pitié. Les jours, les mois, et l’année passent, et je pense toujours à ce petit bout de moi qui a fini dans les toilettes, j'en souffre toujours autant, je  compte l'âge qu'il aurait au jour d'aujourd'hui, je pense à ses  "anniversaires". Mais je me dis qu'au fond il est toujours la, alors je me  touche le ventre, et pense à lui. Et puis je me dis qu'il sortira quand il  aura décidé, quand il sera temps...Je souhaite que ces moments arrivent aux moins de femmes possible, parce que  je l'ai très mal vécu, et le vis toujours très mal. Je sens qu'une partie  de moi est partie. C'est une souffrance physique, mais je pense que la souffrance psychologique est bien plus importante. J’ai voulu écrire ce témoignage, car je partage rarement tout ces moments  qui ont était très compliqués pour moi. Quand j'en parle comme ici, j'ai  l'impression d'alléger le poids que je traine avec moi depuis 3 ans, ça me  fais du bien, mais ce n'est pas pour autant que j'oublie, parce que ce genre de chose, ça ne s'oublie pas, jamais !


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