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Saphira 20 ans, ivg par aspiration, Ivg contrainte

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J'ai mal vécu mon IVG

Je suis âgée de 20 ans. J'ai subit un ivg par aspiration le 22 octobre 2014 et je peux déjà vous dire que j'en  souffre énormément. J'ai subi cette ivg par la pression de mes parents. Au  début je leur tenais tête quand j'étais à 1 mois de grossesse. J'ai tenu  jusqu'à 2 mois de grossesse. J'ai craqué et cédé à leur chantage  émotionnel, affectif et financier lorsque j'ai appris que ma mère faisait une dépression par ma faute. Sachant qu'elle a une santé fragile, je ne  voulais pas mettre sa vie en danger. Je suis donc allée à l'hôpital sans réflexion. Tout a été fait en 3 jours. Je n'étais pas en couple avec le  père d'origine africaine. Je me qualifie depuis cet acte d'enfant soumise.  C'est le cas étant la seule fille de mes parents, je me suis toujours  pliée à leurs exigences sans donner mon avis car pour moi je n'avais pas le  droit. Cet enfant je l'aimais et je voulais le garder. Vous me direz que si  je l'aimais comme je prétends, je l'aurais gardé. Oui c'est vrai, mais  n'étant pas financièrement indépendante sur le coup, je ne sais ce que  j'aurais pu faire.  Mais plus tard, je savais ou du moins j'y réfléchissais. Aujourd’hui, je suis en pleine déprime. Je ne vois plus l'intérêt de  continuer mes études. A la vue d'un bébé ou d'une femme enceinte, je pleure  peu importe où je me trouve. Je ne sors plus sauf en cas de nécessité importante. Je ne dors plus car je fais des cauchemars. Je ne mange plus et  j'y pense sans arrêt. Je m'en veux énormément d'avoir commis cet acte  horrible. Je déteste et je haie toutes ses personnes qui m'ont poussé à le  faire et le pire c'est que je déteste le monstre que je suis. Cet enfant ! Mon  enfant avait juste besoin d'une vie et je n'ai pas su lui offrir.  A quoi  me sert donc la mienne? Je voudrais mettre fin à mes jours pour pouvoir  enfin mettre fin à cette douleur mais je ne peux pas ou du moins je n'y  arrive pas. Je souhaite une chose c’est qu'on me rende mon bébé. Je traverse  cette épreuve seule car je n'ai personne près de moi. Mes soit  disant amis, je les ai mis de côté car je pense qu'ils ne me servent a rien. Le peu de  personnes qui savent que j'ai avorté, je leur en veux car ils ne m'ont pas  retenu. J'ai lu qu’une ivg par aspiration pouvait rater. Alors tous les soirs  je prie pour que ce miracle m'arrive. Je veux juste qu'on me rende mon enfant  et rien d'autre. J'ai besoin de lui pour retrouver cette fille que j'étais avant. J'ai des états dépressifs depuis déjà 1 an après une rupture douloureuse et cet acte que j'ai fait ajoute encore à ma douleur. Je ne sais pas si en parler me fera du bien. je ne le crois pas. Je sais  juste que chaque larme qui glisse sur les joues me rappelle que je suis  un monstre. Si je n'ai pas su (ou  pu) me battre pour lui alors quel est  l'intérêt de ma vie? Je voudrais juste qu'on me rende mon bébé. Et je  ferais tout pour lui, me battre  pour le protéger.

Je me doute un peu de ce que vous allez me dire si vous me répondez. Vous me  direz « qu’on ne peut pas revenir en arrière, ce qui est fait est fait et que  je dois me forcer à passer a autre chose et à surmonter cette épreuve ». Si j'ai besoin de parler, vous serez là pour m'écouter et pour me soutenir.  Beaucoup m'ont dit cela mais personne ne m'a retenu lorsque je leur ai donné  mon bébé car oui je leur ai « donné » mon bébé. Par ma signature, je leur ai  donné l'autorisation de me prendre mon bébé. Je crois que je ne serais plus  jamais comme j'étais. On me dit que sa passera. A l'hôpital, on m'a dit que  cela passera et que ce sera vite oublié. Je ne veux pas oublier ce que j'ai  fait. Je suis aujourd'hui un corps sans âme qui déambule dans cette vie  parce qu'il le faut et non parce que je le veux. Je voudrais leur dire à tous  que je les hais. Surtout à ma famille de m'avoir poussé à le faire car sans eux je n'en serais pas la. Si je n’étais pas une enfant soumise et si je ne  dépendais pas d'eux je n'en serais pas la. Je serais avec mon enfant en moi.  Désormais je n'ai plus aucun principe. Je lui ai donné la  vie,  mais je n'ai pas tenu ma promesse.

 

PS : On me conseille de porter plainte mais je ne veux pas porter plainte car cela ne me servira à rien. Ce n'est pas cela qui me rendra mon bébé. Oui, chaque semaine je dépose une bougie pour mon bébé. C’est le mercredi pour me rappeler de son départ. Même si je sais que la douleur restera j'espère que je trouverai un peu le pardon et que je retrouverai un vrai sourire à la place de celui que je colle à mon visage pour ne pas montrer ma douleur aux gens.


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