Mélissa 21 ans . Quand j'ai rencontré le géniteur, il fut mon premier amour et c'est lui qui me fit connaître ma première fois. A cet âge là, j'étais encore placée par la protection de l'enfance car encore mineure, il était donc inconcevable que j'ai des rapports sexuel non protégés, alors on m'a prescrit la pilule. J'ai toujours fait bien attention à ne pas en louper une et à bien suivre mes plaquettes. Un jour peu avant le début des vacances, mon copain me posa une question car il trouvait que cela commencer à faire long et que je n'avais toujours pas mes règles. C'est alors qu'on décida de faire un test de grossesse. C'est le lendemain matin, en cachette que je fis le test et que le résultat tomba... Positif !! J'étais si contente mais si apeurée en même temps. Pour être sûr du résultat, je demandai une prise de sang à mon médecin et le résultat indiquait que j'étais enceinte de 3 semaines. Quand je fis part des résultats au géniteur, sa réponse fut sans appel, il ne fallait pas que je continue cette grossesse... Malgré ce que je ressentais pour lui, je n'étais pas d'accord avec sa décision et je voulais poursuivre cette grossesse. C'était ce que je désirais vraiment... C'est lui qui prit RDV pour une ivg, et à chaque jour qui passait je m'attachais de plus en plus à ce petit être qui grandissait en moi. Je lui parlais, m'imaginais ce à quoi il pourrait ressembler, me demandais si cela allait être un petit gars ou une petite fille... puis quand le premier RDV arriva, la conseillère nous conseilla à tous les deux de bien prendre le temps de réfléchir, que ce n'était pas une décision à prendre à la légère, elle voyait que je n'étais pas bien et que je ne voulais pas tuer ce bébé.. Mais en rentrant la réalité me rattrapa, je ne pouvais rien dire à ma famille d'accueil, trop peur de leur réaction, de ce qu'ils allaient dire, je sais que l’ASE m'aurait obligé d'avorter. Je me sentais seule, seule et désespérée, j'étais contente d'avoir ce début de vie mais j'étais terrifiée. Comment allais- je subvenir seule à tous mes besoins ? Ferais- je une bonne mère ? N’étais-je pas trop jeune ? Existe-il des aides pour ce genre de cas ?
Je n'avais personne à qui en parler, personne pour m'aider et c'est sous le coup de la pression exercée par le géniteur que je commis la plus grosse c... de ma vie, et je subis l’ivg. Le jour J en allant à l'hôpital, je pleurais toutes les larmes de mon corps, je me détestais et voulais mourir, je n'avais plus aucune estime de moi, plus aucune valeur, je pleurais et pleurais et pleurais. J’avais tué mon bébé, et j'avais beau écrire des tas de lettres pour demander pardonà mon bébé, (ce petit être a qui j'avais privé la vie), rien ne pouvait me le ramener, me faire remonter le temps ou me faire aller mieux.
Au jour d'aujourd'hui, j'ai 21 ans et je ne suis plus avec ce géniteur, je suis depuis 2 ans avec N…, un homme chez des amis, je suis amoureuse plus que jamais, j'ai un boulot, notre maison, un chien et un chat, tout pour être comblée mais pourtant ca fait 3 ans déjà et encore aujourd'hui je regrette cet acte et je donnerais tout pour avoir fait un autre choix. J'ai fait une effroyable erreur et chaque jour qui passe, je me déteste ! Et je regrette amèrement, plus que tout de pas avoir mené cette grossesse à terme, j'aurais tout donné pour que quelqu'un m'aide, me soutienne dans cette décision importante, pour trouver du réconfort et qu'on me dise : « oui tu as le droit d’avoir ce bébé » car j'avais le choix de pouvoir lui donner la vie. Avec mon compagnon actuel, nous essayons depuis plus de 8 mois d'avoir un enfant mais c'est sans succès, et c'est très dur à vivre. Tant de gens disent qu'après une ivg, on ne peut plus avoir d'enfant et je me dis qu'au fond, c'est ma punition. Je n'ai pas mené normalement ma précédente grossesse alors je n'ai pas le droit d'avoir une deuxième chance. Et je me demande si un jour je pourrais avoir un petit bébé, notre petit enfant tant désiré par mon compagnon et moi... vivre depuis plus de 3 ans ½ avec un tel fardeau sur les bras et vivre avec ce regret, cette colère et cette amertume chaque jour au quotidien, c'est l'enfer ! Un jour cela causera ma perte car le 3 juin 2012, j'ai fait la pire chose qu'il soit, j'ai tué un petit ange que j'aimais déjà de tout mon cœur. Et cela jamais, au grand jamais je ne me le pardonnerai...
Alors à toutes celles qui hésitent, réfléchissez bien et surtout ne faites pas comme moi. Ne faites pas la même erreur que moi. Soyez fortes et battez-vous pour votre bébé, il sera votre plus belle victoire
J'ai mal vécu mon IVG